Jurisprudence Islamique
BismiLLehi ar-Rahmâni ar-Rahîm Ibn Taymiyyah dit – dans ses fatwas – qu’il est obligatoire aux gens de donner la Zakât à ceux qui le méritent parmi les pauvres, les nécessiteux, ceux qui y travaillent et autre qu’eux parmi les gens de religion qui suivent la Législation [1]. Ainsi, les savants tels que SHeikh Salih al-Fawzân, SHeikh Ibn ‘Uthaymîn, SHeikh Ibn BâZ et les savants de Lajnah, disent qu’il n’est pas permis de changer la destination dans la donation de la Zakât à d’autres que les ayants droits. Allâh – Ta’âla – dit :
« Les Sadaqats ne sont destinées que pour les pauvres, les indigents, ceux qui y travaillent, ceux dont les cœurs sont à gagner (à l’Islâm), l’affranchissement des jougs, ceux qui sont lourdement endettés, dans le sentier d’Allâh, et pour le voyageur (en détresse). C’est un décret d’Allâh ! Et Allâh est Omniscient et Sage. » [2]
Il n’est donc pas permis de dévier cette donation à d’autres que ces huit catégories (susmentionnées), cela ni pour les ponts, les grandes rues, les écoles, les mosquées et autre que cela parmi les bonnes choses, car ce sont des affaires auxquelles sont accordés des dons (aumônes) et biens de main morte [Waqf] particulièrement destinés à cela [3].
Il y a unanimité des dogmes jurisprudentiels quant au fait qu’il n’est pas permis de donner la Zakât à autre que ce qu’Allâh a mentionné. Mâlik a dit : « Les (donations et engagements) dans le sentier d’Allâh sont nombreux. Mais je ne connais pas de divergence au fait que ce qui est entendu (dans le verset de la Zakât) concernant la (donation) dans le sentier d’Allâh ici, ce sont les expéditions » [4].
Enfin pour terminer, nous avons l’avis précis de SHeikh Ibn BâZ (rahimahullâh) sur la question de la Zakât donnée pour la construction des mosquées où il dit que « ce qui est connu auprès de l’ensemble des savants, et cela est un point de vue majoritaire, comme il y a consensus des savants anciens parmi les premières générations, est que la Zakât ne peut être accordée à la construction des mosquées et l’achat d’ouvrage et ce qui y ressemble. » Il ajoute que « cela ne doit être accordé qu’aux huit catégories mentionnées dans la sourate « at-Tawbah » qui sont : les pauvres, les indigents et ceux qui y travaillent, ceux dont les cœurs sont à gagner (à l’Islâm), l’affranchissement des jougs, ceux qui sont lourdement endettés, dans le sentier d’Allâh, et pour le voyageur (en détresse). Et pour le sentier d’Allâh, cela est spécifique aux expéditions militaires. Voilà ce qui est connu auprès des gens de science. Et il n’y a pas dans cela de donation pour l’établissement de mosquées, ou d’écoles, ou de routes et ce qui y ressemble. » [5]
SHeikh ‘Abdel-Mouhssin al-‘Abâd opte pour cet avis dans l’explication du verset [6].
Notes [1] Taissîr al-Fiqh al-Djâmi’ lil-ikhtiyârât al-Fiqhiyah de Ibn Taymiyyah, 1/393
[2] Coran, 9/60
[3] Al-Mountaqa min Fatâwa du SHeikh Sâlih al-Fawzân, 2/327
[4] Al-Fiqh al-islâmî wa Adillatuh, 3/1958-1959 – Voir aussi dans les détails Madjmu’ Fatâwa de SHeikh Ibn ’Uthaymîn, 18/407-408
[5] Madjmu’ Fatâwa de SHeikh Ibn BâZ, 14/294
[6] Koutoub wa Rassâ-îl ‘Abdel-Mouhssin al-‘Abâd al-Badr, 5/313-323
Source: http://www.manhajulhaqq.com/spip.php?article609