L’épouse qui se convertit à l’Islam, doit se séparer de son mari mécréant.
Allah le Très Haut a dit : « Elles ne sont pas licites (en tant qu’épouses) pour eux, et eux non plus ne sont pas licites (en tant qu’époux) pour elles» (Sourate 60, verset 10)
Al-Boukhari (Puisse Allah lui accorder Sa miséricorde) a dit : « Abd Al-Warith rapporte de Khalid d’après Ikrima d’après Ibn ‘Abbas que si la chrétienne se convertit une heure avant son mari, elle lui est interdite. Mudjahid ajoute : « si le mari se convertit pendant le délai de viduité, il la garde. » Car Allah le Très Haut dit : « Elles ne sont pas licites (en tant qu' épouses) pour eux, et eux non plus ne sont pas licites (en tant qu' époux) pour elles » (Sourate 60, verset 10)
Al-Hassan et Qatada ont dit à propos d’un couple mages qui s’est converti à l’Islam, qu’ils peuvent maintenir leur mariage. Si la femme précède l’autre et que ce dernier refuse de suivre, le mariage est rompu et elle devient libre. » (Le Sahih de Boukhari. Voir Fateh, 9/421.)
Quelques exemples d’histoires de femmes séparées de leur mari à la suite de leur conversion à l’Islam.
1) Zaynab, la fille du Prophète (salla Allahou ‘alayhi wa salam) était l’épouse d’Abi al-As Ibn ar-Rabi avant l’Islam. Quand elle se convertit à l’Islam, son mariage fut dissout et elle rejoignit son père. Ensuite, quand le mari se convertit, le Prophète lui rendit sa femme.
(Rapporté par at-Tirmidhi, 1143, Abou Dawoud, 2243 et Ibn Madja, 2009 et vérifié par l’Imam Ahmad, 1879).
Ce qui est vrai c’est que le mari la récupère sans avoir besoin d’un nouveau contrat.
Si elle est toujours en période de viduité, son ex-mari reste prioritaire. Une fois la viduité terminée, elle est libre de lui retourner ou de ne pas le faire.
At-Tarmidhi dit : « la pratique des ulémas est fondée sur ce hadith qui stipule que si une femme se convertit à l’Islam avant son mari et que ce dernier suit pendant le délai de viduité, il la reprend prioritairement. C’est l’avis de Malick Ibn Anas, d’al-Awzaï, de Shafi‘i, d’Ahmad et d’Ischaq ». (Les Sunan d’At-Tarmidhi, hadith, 1142).
Ibn Abd al-Barr a dit : « Il n’y a aucune divergence de vues au sein des ‘ ulémas sur le fait que quand une mécréante se convertit à l’Islam et finit d’observer un délai de viduité, son mari, qui ne se serait pas converti avant la fin du délai de viduité, ne pourrait pas la reprendre ». (Tamhid, 12/23).
Ibn al-Qayyim a dit : «Ce que la sentence du Prophète (salla Allahou ‘alyhi wa salam) indique c’est que le mariage est suspendu. Si le mari se convertit avant la fin du délai de viduité, la femme lui appartient. Si elle termine l’observance du délai de viduité avant la conversion du mari, elle est libre d’épouser qui elle voudra. Si elle préfère l’attendre, elle peut et quand il sera converti, il la reprendra sans un nouveau mariage ». (Zad al-Ma’ad, 5/137, 138).
2) Al-Qurtubi a dit : « Arwa bint Rabia ibn al-Harith ibn abd al-Muttalib était l’épouse de Talha ibn Ubayd Allah. Mais l’Islam les a séparés.
Puis elle épousa Khalid ibn Said ibn al-As. Elle était parmi les femmes mécréantes qui s’étaient réfugiées auprès du Prophète (salla Allahou ‘alyhi wa salam) et celui-ci l’a retenue et l’a mariée avec Khalid. » (Tafsir de Qurtubi, 18/65-66)
3) Anas a dit : « Abou Talhata a épousé Um Salim et la dot offerte était l’Islam car la femme s’était convertie avant l’homme et quand celui-la a demandé sa main, elle lui dit : si tu te convertis, je t’épouse » c’est ainsi que l’Islam a constitué la dot dans ce mariage. (Rapporté par an-Nassaï, 3340).
4) La fille de Walid Ibn al-Moughia, femme de Safwan Ibn Umayya, s’était également convertie avant son mari et le mariage fût dissout. Puis il s’est converti et a repris sa femme. (Rapporté par Malick dans al-Muwatta, 1132).
Ibn Abd al-Barr dit : « Je ne sais pas si ce hadith a été transmis de façon correcte et ininterrompue. Mais c’est un hadith célèbre, bien connu chez les biographes. Et Ibn Shihab est le chef de file des biographes et leurs ‘ulémas. C’est aussi le cas de Shabi. La célébrité du hadith l’emporte sur la solidité de sa chaîne de transmission, s’il plaît à Allah. » (Tamhid, 12/19).
5) Um Hakim bint al-Harith ibn Hisham était la femme d’Ikrim ibn Abi Djahl. Leur mariage fût dissout. Puis il se convertit dans le courant du délai de viduité et reprit sa femme. (Rapporté par Ibn Abi Shayba dans al-Mussannaf, 4/107).
Et Allah le sait mieux.