TUNIS, 4 oct 2006 (AFP) - Le parti au pouvoir en Tunisie dénonce le port du voile islamique
Le parti au pouvoir en Tunisie a dénoncé mercredi le port du voile islamique (hijab) par les Tunisiennes et l'instrumentalisation politique de la religion musulmane.
"Si nous acceptons aujourd'hui le port du hijab, nous serons amenés demain à accepter que le droit de la femme au travail, au vote et à l'enseignement lui soit dénié et qu'elle soit confinée dans un rôle de procréation", a mis en garde le secrétaire général du Rassemblement constitutionnel démocratique (RCD, au pouvoir), Hédi M'henni.
"Ces pratiques n'ayant aucun rapport avec l'islam, ni avec l'identité et l'authenticité du pays (...) sont de nature à porter atteinte aux réalisations et acquis accomplis en faveur de la femme tunisienne", a ajouté M. M'henni cité par l'agence officielle Tunis Afrique Presse (TAP).
Il a insisté pour que la loi interdisant le port du voile "dans les établissements publics, éducatifs et universitaires, ainsi que dans tous les espaces publics" soit bien appliquée.
Ces déclarations ont été faites lors d'un colloque intitulé "Authenticité et identité nationale" organisé par le RCD durant le mois de ramadan et auquel ont participé plusieurs ministres, notamment celui des Affaires religieuses, Aboubaker El Akhzouri.
Autoriser le port du voile provoquerait, selon M. M'henni, "une véritable régression et une atteinte à l'un des principaux attributs qui fondent la stabilité de la société, le progrès du peuple et l'invulnérabilité du pays".
Appelant à la mobilisation "face à ces phénomènes afin de défendre la religion islamique et les droits des générations actuelles", il a aussi insisté sur "la volonté constante" du président Zine El Abidine Ben Ali "de diffuser les nobles valeurs" de l'islam comme un "facteur de civilisation et un attribut fondamental de l'identité".
Ces déclarations du secrétaire général du RCD sont intervenues dans un contexte de regain d'activisme islamiste notamment avec le port de plus en plus fréquent du voile islamique.
"Les Tunisiens, réellement imbus des principes de la sublime religion islamique (...), constatent avec étonnement l'émergence de nouveaux phénomènes sociaux étrangers à leur identité, à leur authenticité, à leurs traditions et aux modes de vie de leurs ancêtres", a déploré M. M'hénni, appelant à une mobilisation de tous les Tunisiens, Etat, partis politiques et société civile.
source :
http://www.la-croix.com/afp.static/p...8.edm4tkn2.htm