Mosquée de Marseille

Après des années de tergiversations, Marseille aura sa grande mosquée

LEMONDE.FR | 07.07.06 | 12h41 • Mis à jour le 07.07.06 | 13h32

Les associations culturelles musulmanes et la mairie de Marseille ont lancé officiellement, jeudi 7 juillet, le projet d'une grande mosquée dans la cité phocéenne. Elle devrait sortir de terre d'ici 2007-2008, dans le 15 e arrondissement, sur le site des anciens abattoirs de Saint-Louis dans le nord de la ville.

Le premier projet d'une grande mosquée à Marseille date de 1937, mais l'idée remonte au début du XXe siècle. Il aura donc fallu un siècle pour que la ville autorise enfin sa construction. "Nous avons tenu à accomplir cet acte de justice envers nos compatriotes musulmans marseillais, afin de leur permettre de réaliser un lieu de culte symbolique, comme toutes les grandes religions présentes à Marseille", a déclaré Jean-Claude Gaudin, le maire UMP de la ville, lors de la signature d'un bail emphytéotique avec le président de l'association La mosquée de Marseille, Nordine Cheikh. La signature définitive du bail aura lieu à l'issue du vote du prochain conseil municipal, le 17 juillet.

L'association pilotera le projet. La mairie a en effet décidé de donner à la mosquée de Marseille le terrain des anciens abattoirs de Saint-Louis (8 600 m2) ainsi qu'un entrepôt (2 550 m2) qui abrite actuellement les décors de l'Opéra de Marseille. L'ensemble a une valeur de 4 millions d'euros. Pour Jean-Claude Gaudin, le projet "est aujourd'hui irréversible".

Avec une communauté de 150 000 musulmans, la ville de Marseille disposait jusqu'à présent de 62 mosquées, d'une capacité totale d'environ 13 000 places, souvent insuffisante pour accueillir l'ensemble des fidèles.

DES FONDS CONTRÔLÉS

"La mosquée aura une surface de 3 500 mètres carrés et pourra accueillir jusqu'à 5 000 fidèles. Côté architectural, les maîtres-mots seront modernité et simplicité", a déclaré Abdelouahab Khelif, l'architecte marseillais choisi pour ce projet.

L'édifice, qui coûtera environ 6 millions d'euros, devra être financé par des fonds privés récoltés par souscription en vertu de la loi sur la séparation de l'Eglise et de l'Etat de 1905. La provenance des fonds sera surveillée de près afin d'éviter que des pays étrangers, notamment du Moyen-Orient, ne tentent de contrôler le projet. "Nous allons limiter les contributions étrangères à 20 ou 30 %", a expliqué Abdou Diarra, trésorier de l'association La mosquée de Marseille.

Avec AFP



Sources:
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