L’homme ne devient croyant que s’il recourt au jugement du Prophète dans ses disputes et qu’il en soit sincèrement satisfait L’Imam ibn Kathir
Allah dit :
فَلَا وَرَبِّكَ لَا يُؤْمِنُونَ حَتَّى يُحَكِّمُوكَ فِيمَا شَجَرَ بَيْنَهُمْ ثُمَّ لَا يَجِدُوا فِي أَنْفُسِهِمْ حَرَجًا مِمَّا قَضَيْتَ وَيُسَلِّمُوا تَسْلِيمًا
« Non!... Par ton Seigneur! Ils ne seront pas croyants aussi longtemps qu'ils ne t'auront demandé de juger de leurs disputes et qu'ils n'auront éprouvé nulle angoisse pour ce que tu auras décidé, et qu'ils se soumettent complètement [à ta sentence]. »
Allah jure par son glorieux être
que personne n’atteindra la foi jusqu’à ce qu’il se réfère au Messager en toute affaire qui nécessite un jugement. Tout ce que le Messager d’Allah, que la paix soit sur lui, décrète constitue la vérité et le concerné doit s’y soumettre en toute foi. Et c’est justement pour cette raison qu’il dit :
« et qu'ils n'auront éprouvé nulle angoisse pour ce que tu auras décidé, et qu'ils se soumettent complètement [à ta sentence]. »
C'est-à-dire que s’ils observent ton jugement, ils ne doivent nullement sentir une hésitation quelconque à appliquer ta décision et ils doivent s’y soumettre en toute conviction. Ils doivent se soumettre à la décision du Prophète sans rejet, reniement ou opposition. D ans ce Hadith, le Messager d’Allah que la paix soit sur lui, dit : « Par celui qui détient mon âme entre ses mains, aucun d’entre vous ne croira que lorsque vos passions suivent ce que je vous ai apporté ».
Al-Boukhârî rapporta, selon Orwa, qu’Az-Zoubayr se disputa avec un homme sur un ruisseau que les deux utilisaient dans l’irrigation de la terre. Le Messager d’Allah que la paix soit sur lui dit :
« Ô Az-Zoubayr ! Irrigue ton jardin d’abord, puis laisse l’eau couler vers la terre de ton voisin ».
L’Ansâri se met en colère et dit : « Ô Messager d’Allah ! Est-ce que tu as décidé ainsi parce qu’il est ton cousin ? ». Le visage du Messager d’Allah que la paix soit sur lui, changea de tient avant de dire :
« Ô Az-Zoubayr ! Irrigue ton jardin d’abord, puis retiens l’eau jusqu’à ce qu’elle atteigne les racines, ensuite laisse l’eau couler vers la terre de ton voisin ».
Le Messager d’Allah que la paix soit sur lui, donna donc à Az-Zoubayr son plein droit en réaction à l’attitude de l’Ansari. Auparavant, le Messager d’Allah que la paix soit sur lui, avait donné un jugement équitable aux deux hommes. Az-Zoubayr dit que ce verset fut révélé au sujet de ce cas précis
Non!... Par ton Seigneur! Ils ne seront pas croyants aussi longtemps qu'ils ne t'auront demandé de juger de leurs disputes
Une autre raison : Al Hâfidh Abou Is’hâk Ibrahim Ibn Abdir-Rahmân ibn Ibrahim ibn Dâhim rapporta dans son exègèse, selon un récit de Damorat, que deux hommes avaient un litige et se rendirent auprès du Messager d’Allah sallah lahou ‘alayhi wa sallam, pour arbitrage. Il donna raison à celui qui avait le droit. Le perdant dit : « je ne suis pas d’accord ». L’autre homme lui demanda : « que veux-tu alors ? » il dit : « Allons consulter Abâ Bakr As-Siddîq. Ils partirent voir Abu Bakr et l’homme qui avait remporté le jugement lui dit : « Nous avons demandé l’arbitrage du Prophète sur notre dispute et sa décision a été en ma faveur ». Abou bakr dit : « Alors, la décision est celle que le Messager d’Allah que la paix soit sur lui, a décrétée. Le perdant rejeta à nouveau la décision et dit : « Allons consulter Omar Ibn Al Khattâb ». Ils partirent voir Omar ibn Al Khattab et l’homme qui avait remporté le jugement dit : « Nous avons demandé l’arbitrage du Prophète sur notre dispute et sa décision a été en ma faveur ». Omar s’enquit de la véracité du récit de l’autre homme qui le confirma. Il entra chez lui avant de sortir quelques instants plus tard avec l’épée dégainée dans la main. Il frappa l’homme qui refusa le décret à la tête le tuant sur-le-champ. Allah fit descendre ce verset:
« Non!... Par ton Seigneur! Ils ne seront pas croyants »