Qu’en est-il de la salutation des femmes par les hommes, et des hommes par les femmes ?Al-Hâfidh Ibn Hajar al-‘Asqalânî (rahimahullâh)BismiLLehi ar-Rahmâni ar-Rahîm’Aisha (radhiallâhu ’anha) rapporte que le Prophète (sallallahu ’alayhi wa sallam) lui dit : « ’Aisha, Djibrîl (’alayhi as-sallam) te salue. » Elle répondit : « Que la paix soit sur lui, ainsi que la miséricorde et la bénédiction d’Allâh. Tu vois ce que nous ne voyons pas. » [1]
Al-Bukhârî a voulu, par ce titre, répondre aux paroles rapportées par ’Abd ar-Razzâq d’après Mu’ammar d’après Yahya Ibn Abî Kathîr :
« J’ai entendu dire qu’il est réprouvé que les hommes saluent les femmes ou que les femmes saluent les hommes », ce qui est un récit interrompu [sans valeur juridique] ou posant problème.
Le caractère licite de la salutation s’entend tant qu’il n’y a pas de risque de tentation. Le chapitre comprend deux hadîth servant à déterminer le caractère licite de la salutation, ainsi qu’un hadîth non conforme à la norme d’al-Bukhârî, le hadîth de Asmâ’ Bint Yazîd : « Le Prophète (sallallahu ’alayhi wa sallam) passa devant nous alors que nous étions un groupe de femmes, et nous salua. »
Ce hadîth est considéré comme bon par al-Tirmidhî, mais n’est pas conforme à la norme de al-Bukhârî, qui s’est contenté des hadîth conforme à sa norme. Il est appuyé par le hadîth de Djâbir chez Ahmed...Abû Nu’aym rapporte dans « ’Amalu yawmin wa Layla » le hadîth de Wâthila qu’il fait remonter au Prophète (sallallahu ’alayhi wa sallam) : « Les hommes saluent les femmes, mais les femmes ne saluent pas les hommes » ; ce hadîth a une chaîne de transmission incertaine...Or, Muslim rapporte le hadîth fiable de Oumm Hânî : « J’allai trouver le Prophète (sallallahu ’alayhi wa sallam) alors qu’il se lavait, et le saluai [...] »
[Ibn Hadjar Ajoute à propos du hadîth] : « ’Aisha, Djibrîl (’alayhi as-sallam) te salue... » :
Ibn at-Tîn raconte que ad-Dawoudî a critiqué cette classification en disant : « On ne peut appeler les anges des hommes, mais Allâh utilise pour eux le masculin. » La réponse est que Djibrîl (’alayhi as-sallam) apparaissait au Prophète (sallallahu ’alayhi wa sallam) sous la forme d’un homme, comme au début de la révélation.
Ibn Battâl a dit d’après al-Mouhallab : « Il est permis aux hommes de saluer les femmes et aux femmes de saluer les hommes, tant qu’il n’y a pas de risque de tentation ; l’école Mâlikite fait une différence entre la jeune femme et la femme âgée, au titre de la prévention des risques... »
Al-Mouhallab a dit : « Mâlik s’appuie en cela sur le hadîth de Sahl rapporté dans ce chapitre : Les hommes qui rendaient visite à cette femme et qu’elle nourrissait, n’étaient pas ses proches parents...Si une assemblée réunit des hommes et des femmes, il leur est permis de se saluer les uns les autres tant qu’il n’y a pas de risque de tentation. » [1]
Notes
[1] Rapporté par al-Bukhârî et Muslim
[1] Kitâb « Fath ul-Bârî bi-Charh Sahîh al-Bukhârî » de l’Imâm Ibn Hadjar al-’Asqalânî, 11/41Source:
http://www.manhajulhaqq.com/spip.php?article60